Marianna Parlato, une jeune chargée de recherche dédiée aux maladies inflammatoires de l’intestin

Marianna Parlato, post-doctorante au sein du laboratoire d’immunité intestinale dirigé par Nadine Cerf-Bensussan à Imagine, fait partie, avec Emilie Dambroise et Benedetta Ruzzenente, des trois chercheuses de l’Institut lauréates du concours Inserm en 2020.

Publié le 10.02.2021

Accélérer la recherche

  • Témoignage

L’obtention d’un poste de chargé de recherche à l’Inserm à l’issue d’une sélection drastique et d’une très forte compétition, est un nouveau cap franchi par Marianna dans son parcours et ses recherches.

Il est essentiel de bien se préparer à ce concours, à la fois scientifiquement et mentalement. Je souhaite vraiment dire aux jeunes chercheurs et chercheuses candidats de ne pas se décourager, et que le fait de ne pas être lauréat du concours ne signifie pas que leur parcours et leurs recherches ne sont pas importants et de qualité. Il faut continuer à s’accrocher  

Marianna Parlato, Post-doctorante à Imagine

Cette jeune italienne, après avoir réalisé deux post-doctorats portant sur la réponse de l’immunité innée au cours du sepsis et sur les maladies inflammatoires de l’intestin, a rejoint il y a 6 ans le laboratoire d’immunité intestinale à Imagine. Elle y dédie ses recherches à l’intestin, acteur clé de notre immunité. Son projet : identifier et caractériser les causes génétiques des maladies inflammatoires de l’intestin afin d’en améliorer le diagnostic et la prise en charge.

L’équipe, dirigée par Nadine Cerf-Bensussan à Imagine, cherche à élucider les mécanismes moléculaires qui empêchent la barrière intestinale de fonctionner, notamment dans le cadre des maladies inflammatoires de l'intestin, dont font partie la Maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Concernant 1 individu sur 1 000 environ dans les pays occidentaux, elles surviennent le plus souvent chez le jeune adulte et résultent généralement d'une interaction complexe de facteurs génétiques et environnementaux, d'interactions pathologiques entre le microbiote et le système immunitaire chez les individus génétiquement sensibles. 

Certains cas rares mais très sévères de maladies inflammatoires intestinales chroniques peuvent être la conséquence de l’altération d’un seul gène indispensable au bon fonctionnement de la barrière immunitaire intestinale ou à sa régulation. Ces maladies monogéniques débutent le plus souvent dès les premiers mois ou années de vie. C’est à ces formes monogéniques que se consacre Marianna.

Nous cherchons à identifier, pour ces troubles monogéniques de l’intestin, d’éventuelles causes moléculaires. Les rares anomalies génétiques identifiées concernent presque toutes des gènes indispensables soit à la régulation de la barrière épithéliale, soit à la régulation immunitaire ou aux deux. Nous avons ainsi identifié plusieurs gènes qui n'étaient pas encore associés à des maladies monogéniques. L’identification des mutations dans ces gènes a permis de proposer des stratégies thérapeutiques ciblées pour ces patients  

Marianna Parlato, Post-doctorante à Imagine

« Le projet, que nous avons démarré depuis plusieurs années, se concentre particulièrement sur les diarrhées congénitales, dont les causes pourraient se trouver dans les cellules épithéliales. A partir d’une cohorte d’enfants présentant des diarrhées très tôt dans le développement, nous modélisons le défaut génétique en cause grâce à la technique de ciseaux génétiques Crispr-Cas9. Notre objectif est d’établir un modèle préclinique pour identifier des stratégies thérapeutiques adaptées pour ces pathologies, pour lesquelles les patients doivent souvent rester nourris par nutrition parentérale ou attendre une greffe intestinale qui ne sera qu’une réponse partielle à leur maladie », conclut Marianna.