Romane Thouenon, une doctorante impliquée dans la recherche et auprès des jeunes chercheurs

Romane Thouenon, jeune chercheuse à l’Institut Imagine, est doctorante au sein du laboratoire de lymphohématopoïèse humaine dirigé par Isabelle André, et Présidente de l’Association des Jeunes Chercheurs d’Imagine, YR2I. Deux objectifs et passions la portent dans sa carrière et dans ses actions : apporter des réponses aux patients atteints de déficits immunitaires héréditaires encore sans diagnostic à ce jour, et créer du lien et de l’entraide entre jeunes chercheurs.

Publié le 18.05.2021

Institut Imagine

J’ai su dès l’école primaire que je serais chercheuse, même si je ne savais pas encore ce que cela signifiait réellement à ce moment.  

Romane Thouenon, Doctorante à l'Institut Imagine

Quel est votre parcours ?

Pendant toute ma scolarité, j’ai été intéressée par la biologie, l’enseignement et la recherche. J’ai fait une licence de biologie, d’abord à Nîmes, dont je suis originaire, puis à l’Université Pierre et Marie Curie de Paris. C’est dans le cadre de mon master en immunologie que je suis entrée en stage à l’Institut Imagine, dans le laboratoire de lymphohématopoïèse humaine dirigé par Isabelle André. J’y ai développé mon projet de recherche, d’abord en master, puis en thèse, avec Sven Kracker, directeur de recherche dans l’équipe.

En quoi consistent vos projets de recherche ?

De manière générale, nos travaux portent sur l’identification de mutations génétiques chez des patients atteints de déficits immunitaires héréditaires, notamment des déficits en lymphocytes B et T. Nos travaux portent aussi bien sur des cohortes de patients que sur des cas isolés.

Le principe est le suivant : nous séquençons l’exome entier de patients atteints de déficits immunitaires héréditaires, pour lesquels les cliniciens n’ont pas identifié la mutation à l’origine de la maladie. Parmi les gènes mutants potentiellement responsables, nous en sélectionnons un, en fonction de son rôle, de la littérature et des découvertes, puis nous procédons à l’analyse et à la caractérisation fonctionnelle de ce gène, grâce notamment à la mise en place de modèles d’études cellulaires et animaux. Dans le cadre de ma thèse, je travaille tout particulièrement sur le gène IFR4.

Notre objectif est d’identifier le gène responsable du phénotype des patients et ainsi de pouvoir poser un diagnostic, pouvant ensuite, dans certains cas, mener à une piste thérapeutique.  

Romane Thouenon, Doctorante à l'Institut Imagine

La caractérisation de ces gènes est importante, d’une part pour les patients, qui peuvent mettre un nom sur leur maladie, mais aussi pour la communauté scientifique et médicale, pour orienter et accélérer les recherches dans la bonne direction.

Quel est le rôle de l’Association des Jeunes Chercheurs d’Imagine et pourquoi avoir choisi de vous y impliquer ?

J’ai toujours été une personne très sociable et je crois beaucoup à l’entraide, aux réseaux et aux liens sociaux. Le doctorat est une période stimulante mais pas évidente dans la carrière d’un chercheur. Il y a beaucoup de pression et d’engagement durant ces trois ans, qui sont liés à la qualité et la quantité des publications. C’est à ce moment que tout se joue. Il est alors nécessaire d’avoir des occasions de décompression, rendues d’autant plus rares par la crise sanitaire, et une dynamique commune entre doctorants pour passer cette étape le plus sereinement possible.

L’objectif d’YR2I est de soutenir les jeunes chercheurs à tous les niveaux, que ce soit dans le développement de leur carrière ou de leur intégration dans l’Institut et le milieu scientifique.  

Romane Thouenon, Doctorante à l'Institut Imagine

Ce qui nous guide, c’est de favoriser un environnement de travail motivant, avec du lien entre nous et de l’entraide. Cette année, malgré le Covid, nous avons tenu à maintenir tout ce qui pouvait contribuer au lien social, et notamment les Olympiades. Nous maintenons aussi le Congrès annuel d’YR2I, sur une plateforme virtuelle qualitative. Le Congrès est l’occasion idéale pour présenter ses travaux de recherche devant tout l’Institut et un jury constitué de chercheurs de l’institut, tout en restant dans un environnement bienveillant.

J’en profite pour remercier les membres du bureau de l’association : Valère Desmeure, Anne Chalumeau, Guillaume Mondon, Tifanie Blein, Boris Bessot, Alice Serafin, Grégoire Haouyi et Alexis Bertrand. 

Quels sont vos projets après votre thèse ?

Je rêve de devenir directrice de recherche et de pouvoir constituer une équipe avec ses projets de recherche. L’immunologie est la base de ma formation et m’intéresse beaucoup. A Imagine, j’ai découvert et développé un grand intérêt pour les maladies génétiques. Selon moi, il n’y a rien de pire que de ne pas savoir de quoi souffre votre enfant ou votre proche, et je souhaite pouvoir contribuer à apporter des réponses ou au moins des pistes aux familles touchées par les maladies génétiques, encore souvent sans diagnostic. J’aimerais continuer à mener des travaux sur les maladies génétiques affectant le système immunitaire.