Interview
Pouvez-vous nous décrire votre rôle à l'Institut Imagine et vos principales missions au quotidien ?
Je suis responsable de la plateforme d'imagerie cellulaire de la SFR Necker, localisée à l'Institut Imagine. Mon rôle est de coordonner le fonctionnement et le développement de cette plateforme.
La PF accueille plus de 200 utilisateurs par an, dont environ 5 % issus de structures extérieures, académiques ou privées. L'équipe assure un accompagnement personnalisé, de la conception expérimentale à la mise en oeuvre technique et à l'analyse, incluant une formation initiale sur l'ensemble des équipements.
Mon rôle comprend aussi la définition de la stratégie technologique de la plateforme : analyse des besoins scientifiques émergents, évaluation régulière du parc instrumental actuel, priorisation des investissements et recherche de financements. Enfin, je pilote l'intégration et le développement de technologies d'imagerie avancée sur la plateforme, en étroite collaboration avec les chercheurs pour répondre à leurs besoins et soutenir leurs projets de recherche.
Qu'est-ce qui vous a le plus motivé à rejoindre l'Institut Imagine, et quel a été votre parcours avant d'arriver ici ?
En 2003, après l'obtention de mon DESS (aujourd'hui Master2 pro) en Imagerie Biologique, j'ai rejoint le centre de R&D du groupe Danone pour y mener un projet faisant appel à la microscopie électronique à transmission et la microscopie confocale. En 2004, j'ai pris la responsabilité de la plateforme d'imagerie cellulaire de l'Institut Cochin où j'y ai appris le fonctionnement et la gestion d'une plateforme. Cette expérience m'a permis d'être recrutée à l'INSERM en 2005 pour créer une plateforme d'imagerie cellulaire sur le campus Necker.
En parallèle de mon activité, j'ai poursuivi mon parcours académique et soutenu en 2021 une thèse de doctorat en biologie cellulaire réalisée dans le laboratoire de Sophie Saunier, portant sur les fonctions mécanosensorielles des protéines NPHP1 et NPHP4 impliquées dans la néphronophtise.
Quand le projet Imagine a vu le jour, j'ai eu la chance d'y être associée dès le départ, en participant même à l'élaboration des plans de la plateforme d'imagerie dans le bâtiment. C'est donc tout naturellement que j'ai intégré Imagine à sa création.
Depuis près de vingt ans, j'accompagne les équipes de recherche du campus Necker, et même au-delà, dans leurs projets. Mon objectif a toujours été de développer un service technologique compétitif et à la pointe, en phase avec l'évolution des besoins scientifiques.
Quel est, selon vous, l'impact le plus fort de votre métier sur la mission de l'Institut Imagine ?
L'impact de mon travail se mesure dans la capacité à rendre visible ce qui, jusque-là, ne l'était pas. Grâce aux technologies d'imagerie, les équipes de recherche peuvent explorer avec précision l'architecture cellulaire et subcellulaire et mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les maladies génétiques.
Mon métier se situe à l'interface entre innovation technologique et recherche médicale. En offrant aux chercheurs la possibilité d'observer finement les modèles pathologiques, la plateforme contribue à l'élucidation des mécanismes de ces maladies et au développement de nouvelles approches thérapeutiques.
Si vous deviez décrire votre métier en une phrase à un enfant, que diriez-vous ?
Je rends l'invisible visible : grâce à des microscopes très puissants, j'aide les chercheurs à observer comment fonctionnent les cellules pour mieux comprendre les maladies et trouver des solutions.
En dehors du travail, qu'est-ce qui vous passionne ou vous ressource le plus ? Plus largement, qu'aimez-vous faire en dehors de l'Institut ?
Ayant grandi dans un quartier populaire au sein d'une famille modeste, j'accorde une importance particulière à la réussite scolaire. L'école, en complément de l'éducation reçue à la maison, a joué un rôle déterminant dans mon parcours.
C'est dans cet esprit que je m'investis comme bénévole dans une association de quartier de ma ville. J'y assure du soutien scolaire, notamment en mathématiques jusqu'au niveau de seconde, et j'organise des stages de révision pendant les vacances pour préparer les élèves au brevet. J'interviens également dans les établissements de mes enfants, lors de forums des métiers, afin de faire découvrir le monde de la recherche aux jeunes. Ces actions me permettent de transmettre ma passion pour les sciences et d'accompagner les élèves curieux, par exemple dans le cadre de leur stage d'observation. J'accueillerai d'ailleurs prochainement un collégien, ainsi qu'une élève de seconde rencontrés lors du forum organisé dans le collège de mon fils en juin dernier.
Dans cette même association, je participe aussi à des actions de solidarité : maraudes, collectes de denrées pour les familles en difficulté et organisation d'activités intergénérationnelles. C'est une manière pour moi de rester fidèle aux valeurs de transmission, d'entraide et de lien social qui me tiennent à coeur, et que j'espère réussir à transmettre à mes enfants.
Pour finir sur une note légère : si vous deviez choisir un superpouvoir, lequel serait-il et pourquoi ?
Si je pouvais avoir un superpouvoir, je choisirais la téléportation. Elle me permettrait de voyager et de découvrir le monde, tout en respectant l'environnement, sans empreinte carbone.